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“Giotto, l’Italia” : exposition d’exception sur l’artiste qui influença la peinture occidentale post-XIVème siècle.
Référence absolue dans l’histoire de l’art figuratif, Giotto a – pendant 40 années d’extraordinaire activité – su influencer la sensibilité du public sur les œuvres d’art, et sur la peinture plus spécifiquement.
Un renouveau artistique
Alter Ego de Dante, Giotto invente au XVIème siècle une toute nouvelle “langue” en changeant les règles imposées jusque-là par l’art byzantin. Les personnages peints par Giotto semblent plus vivants – et pour cause : l’artiste accorde une importance particulière à la psychologie des personnages et aime à les représenter “animés”, c’est-à-dire en “mouvements”.
Le chef-d’œuvre ci-dessous (le Polyptyque de Bologne), illustre parfaitement le style giottesque.
Il Polittico di Bologna ( le Polyptyque de Bologne)
Les mains du petit Jésus (tendus vers la Vierge) et la position de l’ange (dans le dos de cette dernière) détonent avec les peintures antérieures et contemporaines sur lesquelles les personnages sont, traditionnellement, représentés “immobiles”.
Une peinture poétique
Si l’être humain, l’animal et la nature ne font qu’un dans la philosophie de François d’Assise, Giotto parvient à transférer cette sensibilité à ses peintures, donnant à chacun de ses personnages un caractère profondément humain – pour une “peinture plus poétique”, tout en finesse et en détails.
L’Expo “Giotto, l’Italia” : redécouvrir un artiste
La professeure Serena Romano se félicite qu’une telle exposition puisse rassembler des œuvres éparpillées sur le territoire italien. Grâce à l’attention toute particulière portée lors de la sélection des peintures, les visiteurs peuvent redécouvrir cet artiste mondialement connu, ce peintre mais aussi cet “extraordinaire entrepreneur” (selon les termes de Serena Romano) dont l’héritage artistique est gigantesque.
Serena Romano (qui dirige l’expo avec Pietro Petraroia) devant le polyptyque Badia
L’itinéraire de l’exposition “Giotto, l’Italia”
Le parcours s’ouvre avec les premières œuvres de Giotto : les premiers essais dans la peinture d’un jeune florentin qui provoquera, en partie, le vaste mouvement artistique de la Renaissance. D’abord la Maestà della Vergine de Borgo San Lorenzo, puis la Madonna da San Giorgio alla Costa.
L’itinéraire artistique continue avec, ensuite, les trésors de la Badia fiorentina (l’église Santa Maria Assuntanella, à Florence) et le Polyptyque dell’Altar Maggiore, autour duquel ont été recomposés les fragments de la fresque qui l’entourait.
Polyptyque encore avec l’un des plus grands succès de l’artiste (succès économiques également) : le Polyptyque Stefaneschi réalisé pour l’autel de la Basilique Saint Pierre. Pour la première fois, ce chef d’œuvre quitte le Vatican ! Toutes les précautions sont prises – notamment grâce à l’architecte Mario Bellini qui a mis au point un système de protection très sophistiqué.
Polyptyque Stefaneschi, entre 1315 et 1320
Le parcours milanais se termine avec les peintures qui signent, elles aussi, la fin de la carrière du “maestro” : le Polyptyque de Bologne, que Giotto peignit pour le retour du pape (alors à Avignon) et le Polyptyque Baroncelli de la Chapelle homonyme, à Santa Croce (Florence).
Polyptyque Baroncelli, dans les années 1330