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Écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, Pier Paolo Pasolini est un homme d’exception. Destin tragique, parcours émouvant, vie exaltante, c’est dans les rues de Rome – des quartiers pauvres aux endroits les plus chics – que l’on apprend à connaître ce personnage emblématique de la culture italienne. La cinémathèque de Paris nous guide à travers ses pas, de Rome à son dernier voyage : Ostie, lieu de son assassinat (2 novembre 1975).
Quand la jeunesse rime avec promesses…
Vingt-cinq ans auparavant, le jeune homme réalise ses premiers portraits. D’émouvantes peintures de sa mère, réalisées sur cellophane, partagent, un peu plus, l’intimité de l’artiste.
L’exposition présente aussi, ses débuts dans le cinéma, avec notamment « Accattone » (1961) et la publication de son premier roman. Scénariste en vue, Pasolini écrit pour Fellini, Bolognini ou Bertolucci. Sur la piazza del Popolo, nous rencontrons avec lui, Moravia et Orson Welles. Sans oublier la belle toscane : Laura Betti, son égérie.
Les klaxons d’un autre temps rythment cette époque de bohème. Les clichés sont en noir et blanc : mystères de la nuit, instants de volupté, d’amour et de promesses. Un amour avoué : celui d’un menuisier bouclé et bientôt acteur, Ninetto Davoti.
Les années 60s : années Sexties
Électron libre et plein d’audace, Pasolini sillonne l’Italie. A bord de sa Fiat Millecento, il se rend aux quatre coins du pays pour interroger les Italiens sur leur sexualité. La cinémathèque rend compte de ce voyage en diffusant, sur un pare-brise, des extraits de « Comizi d’amore » (en français « Enquête sur la sexualité » un film documentaire).
De la Palestine, à New-York, en passant par l’Inde et Paris (où il fréquente Sartre), le voyage continue !
Pasolini et Rome : la rupture ?
Vers la fin des années 60 et le début des années 70, Pasolini s’éloigne de Rome. Une archive de 1968 le présente plus proche des CRS – ces « fils de pauvres qui n’ont pas le choix » – que des manifestants. Nino s’en va et le cinéaste enchaîne les films et les procès : « Le Décaméron » (1971), « Les Contes de Canterbury » (1971 », « Les Mille et Une Nuits » (1974).
On le voit plus isolé, enragé et déchiré que jamais : il se veut anticlérical mais reste enchaîné à la religion, il est homosexuel mais voue une fascination certaine aux femmes, il milite de façon solitaire et, dans le même temps, demeure un intello prolétaire.
Ostie : le dernier voyage
Et il s’en alla mourir, hors de la Capitale…
Si Rome est “divine” selon le poète et auteur de “l’Evangile selon Saint Matthieu” (Il Vangelo Secondo Matteo) , il meurt en païen, dans une banlieue romaine, tel un martyr assassiné sous les coups et les cris, le jour de la fête des morts.
Pasolini dans “l’Evangile selon Saint Matthieu”
Infos pratiques
Exposition : Pasolini Roma
Jusqu’au 26 janvier à la Cinémathèque française
(www.cinematheque.fr)
51 rue de Bercy, Paris 12°,
Tel : 01.71.19.33.33
Lu, Me à Sa, 12 – 19h,
nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Di 10h–20h
Fermeture le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier
Plein tarif : 10€
Tarif réduit : 8€
Moins de 18 ans : 5€
Forfait Atout Prix : 7€
Libre Pass : Accès libre
Exposition + Musée : 12€