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Comme toutes les grandes villes italiennes, Bologne a elle aussi ses petits secrets. Méconnus de la plupart des habitants, ce sont des lieux cachés, ensevelis ou parfois situés aux portes de la ville. Découvrez Bologne en 5 étapes insolites !
1ère étape : le musée oublié
Le Musée de Palazzo Poggi est un des musées historiques et scientifiques les plus importants d’Italie. Pourtant, il fait aussi partie des musées les moins connus… Difficile à expliquer, surtout au regard des trésors qu’il renferme. En effet, le vieil Institut des Sciences qui se trouve à l’intérieur n’est autre que la toute première institution publique italienne consacrée à la recherche et à la formation scientifique.
En déambulant dans les salles, vous pourrez aussi admirer des chefs d’œuvres datant du XVI° : les peintures murales de Pellegrino Tibaldi, Prospero Fontana et Ercole Procaccini.
Suivez le parcours au départ de “l’Aula Giosuè Carducci“. Vous verrez ainsi les différentes salles dans lesquelles l’astronomie et l’anatomie étaient enseignées au XVIII°s. Durant votre visite, vous rencontrerez également toute une collection de modèles de navires construits à partir du XVI°s.
Une destination atypique (l’adresse : via Zamboni 33) à petits prix (3€ l’entrée).
2ème étape – demeure noble dans un quartier populaire
C’est aux portes du quartier le plus populaire de Bologne, Pilastro, que se trouve une belle et grande demeure : la Villa Gandolfi Pallavicini. Située à bien 20 minutes (en bus) des Deux Tours, la Villa Gandolfi Pallavicini est peu visitée par les habitants ou les touristes. Pourtant ses intérieurs richement décorés par des peintures murales de scènes de chasse valent largement le détour.
La Villa Gandolfi Pallavicini a été construite durant la première moitié du XVII par une riche famille de Bologne : la famille des Alamandini. Mais en 1773, la propriété est rachetée par le maréchal génois Gian Luca Pallavicini. Si ces noms ne vous disent rien, vous reconnaitrez sans doute celui de Wolfgang Amadeus Mozart qui s’y rendit durant son séjour en Italie en 1770. Il préparait alors son examen à l’agrégation de la prestigieuse « Accademia Filarmonica di Bologna » (Académie philarmonique de Bologne).
Aujourd’hui, la villa est le siège de la Fondation Alma Mater et peut être visitée gratuitement. Mention spéciale à son magnifique jardin habité par quelques faisans !
3ème étape : la Bologne souterraine
Vous l’ignoriez peut-être mais une ville en cache parfois une autre et, sous Bologne – non la plage – mais une ancienne et petite Venise ! Le chef-lieu de l’Émilie-Romagne a, en effet, été bâti sur les canaux, les écluses et les vestiges d’un système hydraulique qui permettait de rejoindre le Pô et la mer Adriatique.
Les deux sites les plus importants sont :
– “le torrent de l’Aposa“, une fantastique galerie, un labyrinthe de tunnels qui traverse Bologne. Située sous la via Rizzoli (rue centrale de Bologne) se trouve encore un pont romain qui reliait les deux rives de l’Aposa.
– La Citerne de Valverde – connue aussi sous le nom de “Bagni di Mario” (Bains de Mario) – une ouevre créée pour alimenter la fontaine de Neptune, sur la Piazza Maggiore.
Les deux sites sont, malheureusement, fermés au public depuis 2001. Mais dans l’attente (ou l’espoir…) qu’ils ré-ouvrent, vous pouvez tenter quelques itinéraires alternatifs proposés par l’Association (Amici delle vie dell’acqua e dei sotteranei di Bologna) qui s’occupe, justement, des souterrains de Bologne.
Quatrième étape : l’hôtel mystérieux
Dans le centre-ville de Bologne – et sur la via Indipendenza plus exactement – vous croiserez l’Hotel i Portici. D’apparence « normale » cet hôtel cache bien son jeu puisqu’il renferme aussi les vestiges d’un ancien théâtre et d’une vieille cave souterraine.
Entre la fin du XIX°s et le début du XX°s, le Théâtre Eden était un café chantant connu sous le nom d’Eden Kursaal. Temple de la variété bolognaise, les plus grandes vedettes de l’époque s’y produisaient chaque soir jusqu’à ce qu’une fermeture de plusieurs décennies vint mettre fin au spectacle.
Aujourd’hui les artistes n’y viennent plus pour chanter mais s’y restaurent volontiers. Réaménagé en restaurant étoilé (1* Michelin) depuis 2008, le Théâtre Eden (désormais Restaurant I Portici) a conservé les décorations et fresques de la Belle Epoque et sert des plats typiquement italiens.
La réserve souterraine, en revanche, appartenait à la Forteresse de Galliera. Connue aussi sous le nom de « Château des Papes », cette citadelle fortifiée fut érigée cinq fois par des papes ou cardinaux, et cinq fois détruites par les habitants de Bologne.
Seule sa cave est parvenue à rester intacte. Vous pourrez d’ailleurs y réserver une table pour un tête-à-tête privé et romantique. Au programme : ambiance tamisée et repas aux chandelles.
Cinquième étape : le grand tour au cimetière
Dans une interview de Radio 24, Mauro Felicori, fondateur de l’Asce (association des cimetières historiques monumentaux d’Europe), a déclaré que certains cimetières pourraient et devraient devenir de véritables destinations touristiques. Parmi eux, le « Monumentale » de Milan, « Père Lachaise » à Paris et, la « Certosa » de Bologne. Des cimetières reconnus par le Conseil d’Europe comme partie intégrante et fondamentale du patrimoine culturel européen.
« En promenant dans ces lieux, on parcourt l’histoire d’une ville, d’un pays, ce sont des livres d’histoire qui racontent l’histoire d’Europe, de son architecture et des monuments » précise Mauro Felicori.
Dans le passé, la Certosa était déjà considérée comme un des plus importants cimetières d’Italie. Il apparaissait ainsi parmi les étapes du Gran Tour – ce long voyage à travers l’Europe continentale entrepris par de jeunes et riches aristocrates européens à partir du XVII°s. Des écrivains et poètes tels que Byron, Dickens et Stendhal se sont inspirés de leur balade dans ce cimetière pour écrire leurs romans. Si vous vous rendez à Bologne, sortez des sentiers battus en suivant leurs traces.