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48h sur les traces de la Duse – grande actrice du début du XX°s – dans un des plus beaux bourgs d’Italie. Asolo, où l’aperitivo rime avec Tintoretto ! Pour des vacances aussi reposantes que culturelles, voici quelques conseils utiles.
Vendredi, 18h – Dans le refuge de la Regina
Un petit coin de paradis dans la province de Trévise, en Vénétie. « Asolare » pour rendre compte, dans le vieil italien, d’un état d’esprit, d’un sentiment de légèreté loin des soucis quotidiens du monde réel. On croirait à un rêve, une légende, et pourtant, Asolo existe vraiment. Le mythe de cette petite ville – probablement l’un des plus beaux bourgs d’Italie – on le doit à Catherine Cornaro lorsqu’elle quitta Chypre dont elle était la reine exilée. Elle et sa cour firent d’Asolo une merveille de la Renaissance. Quatre siècles plus tard, c’est Eleonora Duse qui enchante les rues de la commune. Après s’être retirée de la scène et avoir mis un terme à sa relation houleuse avec le poète D’Annunzio, la comédienne italienne cherche un endroit calme et paisible : Asolo naturellement.
Lorsque vous arrivez dans la « città dai cento orizzonti» (la ville aux centaines d’horizons), rendez-vous à l’Albergo Al Sole (via Collegio 33). Au petit matin, vous pourrez profiter du magnifique panorama qu’offre la célèbre terrasse de l’hôtel.
Samedi, 10h – L’aperitivo au prosecco et au jus de grenade : le Tintoretto
Asolo se visite à pieds. Laissez-vous guider par l’appel du Forno a legna (four à bois) qui fonctionne depuis 600 ans dans le quartier de Canova, tout près de la petite place rose où emménagea Eleonora Duse. En déambulant dans les ruelles médiévales, vous trouverez des auberges dont la cuisine saura vous surprendre. Des plats comme vous n’en avez jamais vus et comme vous n’en verrez nulle part ailleurs : le museto imbriago (du porc cuit dans le vin) ou le cunicio in musetà (lapin farci au cotechino – de la saucisse cuite) dans la Locanda Baggio (via Bassanese 1). Quant à l’aperitivo, il se prend au Caffè Centrale (via Roma 72, tel. 0423.952141). Café historique où Lele Botter prépare le Tintoretto, goût grenade. Entrée délicieuse : pissenlits, asperges et herbes sauvages, dans l’huile d’olive extra vierge locale.
Samedi, 16h : l’exploratrice Stark dessine les contours du monde
Sous le porche des boutiques artisanales, les plus vieux métiers œuvrent toujours dans la tradition : le travail de la céramique, du tissu et de la broderie (à la Tessoria Asolana, via Canova 317, et dans l’École de l’antique broderie). Un détour par le Dôme est obligatoire : l’intérieur est l’œuvre de Lorenzo Lotto et Jacopo Bassano. Ensuite, direction la Loggia del Capitano, recouverte de très belles fresques, jusqu’au Museo Civico. Vous y trouverez les documents et souvenirs d’Eleonora Duse et Catherine Cornaro, mais pas que ! Rencontre avec la troisième femme d’Asolo : l’anticonformiste Freya Stark, qui traça les contours du monde, connus à son époque, en collaborant avec la Royal Geographical Society.
Dimanche, 11h – Cupidon & Psyché
Huit kilomètres séparent Asolo de Possagno, patrie d’Antonio Canova, mausolée personnel situé au beau milieu d’une colline. A ses pieds, sur la place de ce tout petit village, vous pourrez visiter la Gipsoteca («collection de plâtres» avec les modèles originaux des sculptures célèbres). Un endroit extraordinaire. Plus de 300 modèles et moulages de plâtre ! Des monuments parfois célèbres dans le monde entier : Cupidon & Psyché, Paolina Bonaparte ou Les Trois Grâces. Une aile, très moderne, a été ajoutée en 1957 par Carlo Scarpa. Chaque année, c’est la destination de milliers d’architectes ou de passionnés (via Canova 74, tel. 0423.544323).
Crédits photos : albergoalsoleasolo.com, peppinomanzi.bar.it, fotografare.com, Giorgio Clementi