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Cinq lieux et autant de façons – en mer ou sur terre ferme, de jour comme de nuit – pour découvrir un aspect inédit d’une des plus belles côtes du monde : la Côte Amalfitaine. Un itinéraire en dehors des sentiers battus pour tous ceux qui connaissent déjà la région ou ceux qui souhaitent la découvrir avec originalité et style !
Première étape : voyager en barque de pêche
La meilleure façon d’apprécier la Côte Amalfitaine, c’est de commencer par la mer. Aucun scoop, et pour cause, les bateaux pour touristes sont toujours surpeuplés ! Résultat : la balade, malgré les merveilleux paysages (particulièrement, la vue sur Positano), n’est pas très relaxante et on ne peut moins authentique. La solution : préférer une embarcation atypique en louant une petite barque de pêche !
Au départ de Amalfi et jusqu’à Positano, en passant par la plage de Conca dei Marini (celle de la fameuse rencontre entre Jackie Kennedy et l’avocat Agnelli durant l’été 1962) vous apercevrez, au loin, l’île de Capri et Furore: un village de seulement 800 habitants où se trouve l’unique fjord italien et un tout petit vignoble dont les raisins servent à la production du Bianco Fiorduva di Marisa Cuomo, un des blancs les plus réputés d’Italie. C’est aussi dans cette partie de la côte que se trouvent la magnifique villa de Sophia Loren, la villa Chandon et l’Hôtel Santa Rosa: un ancien couvent où la sfogliatella napoletana (pâtisserie typique de la Campanie) fut inventée au XVIII.
Sfogliatella napoletana ©pulcinellaerugantino.it
Vue sur Positano, comme une carte postale
Sans oublier Praiano, ancienne résidence des Doges et, selon les habitants, le meilleur endroit pour admirer le coucher du soleil, avec les îlots de Li Galli et Capri en arrière-plan. Le dernier rayon du soleil ? Il éclaire la plage de la Gavitella qui se rejoint, sinon en barque, à pied, à partir du centre du village grâce à un sentier plein de marches et de beauté.
Deuxième étape : découvrir la vrai Amalfi de nuit en partant du cimetière
Les habitants d’Amalfi disent souvent que « il giorno in cui si muore è un giorno come un altro » (le jour où l’on meurt est un jour comme un autre). Étonnante, positive ou morbide, on trouve la raison de cette expression… dans le cimetière ! Car si la vue, dans ce lieu, est à couper le souffle, les habitants de la région y sont habitués puisque c’est là, tout autour, loin des hordes de touristes visitant les places, que sont bâties leur maison : ici, exactement au plus haut point du village, à la frontière avec Atrani. Mais pour apprécier toute la beauté et la magie du panorama, il faut s’y rendre, à pied, la nuit lorsque toutes les lumières éclairent la ville de mille feux.
Au départ de la Piazza Santo Spirito, où se trouve la fontana degli asini, poursuivez votre route à travers des ruelles très étroites et montez, marche après marche, jusqu’au cimetière.
Mais avant d’arriver à destination, prenez le temps d’observer les différents quartiers dont les noms sont, toujours, ceux d’un saint ou d‘une Madone. Au village, on s’en remet à eux pour résoudre les problèmes que Sant’Andrea (le patron) ne peut régler. La Madonna delle Neve (dont le quartier est au cœur d’Amalfi), par exemple, aide à gérer les petits litiges. Si vous avez un souci avec un voisin ou un collègue de travail, n’hésite pas à le lui faire savoir !
Troisième étape : manger le “sarchiapone” dans le (deuxième) village le plus petit d’Italie
Parmi les bourgs de la Côte se cache la deuxième commune la moins étendue d’Italie (après Fiera di Primiero (TN)). Il s’agit d’Atrani qui – peut-être justement grâce à ses petites dimensions – a conservé l’atmosphère et le charme des villages de pêcheurs d’autrefois.
En voilà une bonne raison pour y faire un saut, visiter ses églises – à commencer par celle de San Salvatore où se déroulait l’investiture du doge de la République d’Amalfi – et dîner sur la place.
Au menu, tradition oblige : goûtez au “sarchiapone” ! Le sarchiapone est le plat typique du village : une courgette farcie à la mozzarella, à la viande hachée et aux herbes, puis frite et accompagnée d’une sauce tomate. Parmi les adresses à mentionner : le Ristorante Savò de Gerardo Savo, réputé auprès des habitants, notamment pour ses spécialités à base de poisson frais. Une cuisine « sentimentale » comme aime à l’appeler Gerardo Savo dont le livre, « La cucina delle emozioni » (la cuisine des émotions) transmet aux lecteurs et cuisiniers (professionnels ou amateurs) cette passion pour la gastronomie.
Quatrième étape : écouter la musique sur le sentier des dieux (sentiero degli dei)
Vue d’en-haut, la côte est encore plus belle ! Le paradis ? Non, mais le « Sentier des Dieux » plus simplement. Celui qui relie Agerola (petit village sur les collines de la côte) à Nocelle. Un trajet peu fréquenté puisque seuls les amateurs des longues promenades dans la nature s’y aventurent. Vous pouvez le parcourir seul, mais avec une pause musicale, c’est encore mieux !
Pour cela, il suffit d’organiser votre voyage durant la période des Suoni degli dei (Airs des Dieux) : concerts de musique classique ou contemporaine organisés par l’association Pelagos et la Commune de Praiano. Ce sont 30 à 40 minutes de douceur, qui ponctuent la balade de temps à autres, devant de magnifiques panoramas, dans de vielles églises comme celle de Santa Maria à Castro ou dans des vieilles bâtisses sur le sentier.
Cinquième étape : profiter du coucher du soleil pour une promenade dans le jardin d’un lord
Le saviez-vous ? Si les jardins de Ravello sont les plus beaux de la Côte (et pas seulement), c’est sans doute grâce aux anglais. En effet, suite à la défaite contre Pise, la noblesse d’Amalfi a fui la région et ce sont les Lords anglais qui se sont installés à leur place – amenant avec eux, toute leur passion pour le jardinage et, plus particulièrement, pour les roses. Ernest William Beckett a, par exemple, fait de la Villa Cimbrone une véritable splendeur.
Et aux habitants de Ravello de se transformer en jardiniers pour redonner vie à cet immense parc qui, à l’époque où le lord Anglais arriva (XX°s), était laissé à l’abandon. De voir renaître ce lieu qu’il aimait qualifier du « plus bel endroit du monde », Ernest William Beckett guérit de sa dépression !
Autre bâtisse à admirer : la Villa Rufolo, celle dont les jardins étaient tant appréciés auprès de Richard Wagner.
Une fois encore, c’est à un Lord que l’on doit le renouveau de cette villa (ayant appartenu à une noble et puissante famille de la région) : Francis Nevile Reid, noble philanthrope écossais, expert en botanique qui tomba sous le charme de Ravello. www.villarufolo.it
Mais les jardins anglais s’aperçoivent aussi en montant sur le belvedere du village ou dans différentes structures privées comme celle du Belmond Hotel Caruso. Le Belmond Hotel Caruso est un hôtel historique de Ravello qui s’est fait un devoir de respecter les plans du jardin d’origine !
La grande allée fleurie est celle où les nobles, arrivés d’Angleterre, adoraient se balader des après-midi entiers. Comme eux, vous pourrez faire un garden tour avec Gaetano Amato, jardinier de générations.
Question sur-fréquentation, aucune crainte à avoir : Ravello est la plus exclusive des destinations de la côte !
Crédits : vanityfair.it